Un nouveau drame lié aux fortes pluies s’est produit à l’aube de ce lundi 11 août 2025, sous le pont de Gbessia, dans la commune de Matoto à Conakry. Deux personnes circulant à moto auraient été emportées par les eaux de ruissellement. Le conducteur a été retrouvé sans vie quelques heures plus tard en bordure de mer, au port 1 de Gbessia, tandis que sa passagère reste introuvable.
Selon les informations recueillies sur place, la moto, immatriculée EP 003 A, a été retrouvée complètement endommagée dans un caniveau du quartier.
Le colonel Mohamed Ndiaye, responsable de la Police technique et scientifique, explique : « Arrivé à ce niveau, il a été interpellé sans succès. Quand l’eau l’emportait, il s’est agrippé à la moto et l’eau les a conduits. On a retrouvé la moto dans le caniveau et le corps du motard à Gbessia port 1. Les recherches sont activées pour retrouver la dame. Il y a une marée haute, nous attendons donc la marée basse. »
Aucune des deux victimes n’a encore été identifiée. Sur instruction du procureur, la dépouille du conducteur a été transférée à la morgue de l’hôpital Donka.
Dans le quartier voisin de Dabondy, régulièrement touché par des incidents similaires, Louceny Camara, chargé à l’organisation, déplore la récurrence des drames depuis le début de la saison pluvieuse. « Ce n’est pas une première. On en est à 5 ou 6 décès depuis le début de cette saison. Le pont se bouche à cause des débris des caniveaux. Dès qu’il pleut abondamment, ça déborde. L’année passée, le ministre de la Jeunesse était intervenu pour déboucher et ça avait marché, mais cette année, les drames ont repris. »
Pour limiter les risques, des jeunes surnommés « sauveurs » interviennent pendant les fortes pluies afin de dissuader les passants de traverser les zones inondées. Mais selon M. Camara, la plupart des victimes viennent d’autres quartiers.
Le président du conseil de quartier de Dabondy école, Oumar Kakandé Bangoura, appelle à une intervention urgente de l’État. « Chaque année, il y a des victimes ici. Ce que nous faisons est provisoire. Il faut impérativement mettre un pont adapté, car les passages d’eau sont bouchés. L’État doit prendre des dispositions pour éviter d’autres morts. »