Dans le cadre de la campagne de vulgarisation du projet de la nouvelle Constitution, la Tribune du CNRD a tenu une conférence de presse ce samedi 2 août 2025 à la Maison de la Presse de Conakry. L’objectif de cette initiative selon les responsables, de cette nouvelle structure citoyenne créée en juin 2025 à Conakry est de promouvoir les acquis de la transition et du projet constitutionnel en cours.
Présentant la plateforme comme une voix apolitique et non partisane devant un parterre de journalistes, Yariatou Keïta, porte-parole de la tribune, a tenu à clarifier la mission de la structure. « La tribune du CNRD n’est ni un organe d’opposition, ni une plateforme de propagande. Elle est une voix pour la vérité, un écho pour la République. Nous réaffirmons notre engagement à défendre les acquis de la refondation, la souveraineté nationale, la justice et la paix. »
Prenant la parole à son tour, Billy Keita, coordinateur de la tribune, a détaillé certaines innovations phares contenues dans le projet de nouvelle Constitution. Il a notamment souligné l’introduction du Sénat à travers l’article 108, une première dans l’histoire constitutionnelle de la Guinée. L’article 109 encadre quant à lui les conditions de dissolution de cette chambre.
Autre innovation saluée par la tribune : l’article 29, qui garantit désormais la participation des Guinéens établis à l’étranger à la vie politique nationale. Selon Billy Keita, « L’État crée les conditions nécessaires à leur implication et assure leur représentation au sein du Parlement. C’est une avancée majeure. »
Face aux critiques suscitées par la proposition d’un mandat présidentiel de 7 ans, Billy Keita a relativisé. « En droit comparé, des pays comme la France, le Sénégal ou encore la Côte d’Ivoire ont déjà expérimenté cette durée. »
Madame Nantenin Camara a, pour sa part, mis en avant les aspects sociaux de la nouvelle Constitution, notamment les droits des personnes vulnérables et la scolarisation obligatoire.« L’article 21 consacre l’enseignement gratuit et obligatoire de 5 à 17 ans. Il affirme le droit de chaque enfant guinéen à l’éducation. Ce n’est pas un simple article, mais un acte de justice sociale. »
Elle a également évoqué l’article 6, qui impose un quota de 30 % de femmes dans les postes de décision à tous les niveaux, ainsi que l’article 5, qui fait des langues nationales, aux côtés du français, des langues officielles de la République de Guinée, avec un engagement de l’État pour leur enseignement et leur promotion.
La Tribune du CNRD entend ainsi participer activement à l’éveil citoyen autour du projet de Constitution, en invitant chaque Guinéen à s’approprier les textes et à défendre les principes de justice, d’équité et de progrès qu’ils entendent promouvoir.