La famille de Zhao Changting, actuellement placé en garde à vue à la gendarmerie de Dubréka, a animé un point de presse ce samedi 23 août 2025 pour interpeller l’opinion nationale et internationale sur son cas. À cette rencontre étaient présents son épouse, Mme Peng Jianquan, accompagnée de deux autres ressortissants chinois, ainsi que Me Sékouba Keita, conseiller juridique des victimes.
Selon Me Keita, conseiller juridique de la société Guinée Hong Zhu International Acier Col Td SARL, son client fait face à une situation d’« abus de biens sociaux » commis, selon lui, par l’un des associés au détriment des quatre autres.
Il a rappelé que cinq ressortissants chinois avaient signé un accord d’investissement en 2008, concrétisé par la création en 2019 d’une société de fabrication de fer en Guinée. Mais, depuis sa création, quatre des cinq associés n’ont jamais eu accès ni aux bénéfices ni à l’usine, la gestion étant accaparée par un seul associé, Hou Young. Celui-ci, selon Me Keita, gère la société « de manière non transparente », sans compte bancaire, ni partage des dividendes.
Face à cette situation, les quatre associés auraient saisi la justice guinéenne. Une plainte a été déposée au parquet du tribunal de première instance de Coyah pour abus de biens sociaux. Cependant, le dossier, bien qu’ayant été classé sans suite par un procureur en 2020, aurait été relancé à plusieurs reprises par Hou Young, « dans le seul but de faire taire ses coassociés », dénonce Me Keita. « Nous ne demandons pas un traitement de faveur, encore moins de manipuler l’opinion. Nous voulons simplement que la procédure régulière soit respectée et que les droits de Zhao Changting soient garantis », a insisté le conseiller juridique, soulignant que le dossier est déjà pendant devant le tribunal de Coyah et ne devrait pas être instruit à Dubréka.
De son côté, Mme Peng Jianquan, épouse de Zhao Changting, est revenue sur la nomination controversée de Hou Young comme gérant principal de la société, en violation, selon elle, des dispositions légales. Elle affirme qu’il a dirigé l’entreprise pendant quatre ans, sans jamais rendre compte ni partager les dividendes, et en interdisant l’accès aux autres associés.
Mme Peng Jianquan dénonce par ailleurs les conditions d’interpellation de son mari, récemment nommé gérant par une assemblée générale extraordinaire tenue sur le réseau social WeChat : « Mon mari a été arrêté à l’usine, alors qu’il s’apprêtait à payer les travailleurs. Trois gendarmes, munis d’un réquisitoire, l’ont conduit de force à la gendarmerie de Dubréka, où il est détenu depuis plus de quatre jours », a-t-elle témoigné, accusant Hou Young d’avoir usé de son influence pour « intimider et neutraliser » les autres associés.
La famille de Zhao Changting interpelle les autorités judiciaires guinéennes, en particulier le ministère de la Justice et celui des Droits de l’Homme, afin que « la vérité soit rétablie » et que « la justice soit rendue dans la transparence ».
« Nous demandons la libération immédiate de Zhao Changting, le respect strict des procédures légales, et que la loi s’applique à tous sans manipulation », a conclu Mme Peng Jianquan.
Foulamory Bah pour regardguinee.org
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