Les biens de l’ancien ministre délégué à la Défense nationale, Dr Mohamed Diané, seront vendus aux enchères ce jeudi 29 mai 2025. Une décision judiciaire qui suscite beaucoup de commentaires, alors que l’affaire est toujours pendante en appel. Pour lever toute ambiguïté et clarifier les circonstances de cette vente, le directeur général de l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués (AGRASC), le magistrat Alpha Seny Camara, s’est exprimé devant la presse ce lundi 26 mai 2025 dans les locaux de l’agence à Kaloum.
Selon lui, cette vente est conforme au jugement n°12 du 18 décembre 2024, rendu par la Chambre du jugement de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières). Ce jugement, assorti d’une exécution provisoire, impose la saisie et la vente de plusieurs biens immobiliers appartenant à Dr Diané, condamné à payer 500 milliards de francs guinéens à l’État. Et ce, nonobstant tout recours.
La loi impose en effet l’exécution immédiate d’un quart du montant de la condamnation, soit 125 milliards GNF, en attendant la décision définitive de la justice. Le magistrat a précisé que « quelle que soit la voie de recours engagée par Dr Diané — appel, pourvoi ou cassation — il reste tenu de s’acquitter de cette somme. C’est ce que prévoit la décision judiciaire, et c’est pourquoi l’AGRASC procède à la mise aux enchères de ses biens ».
Parmi les actifs concernés par cette saisie, on retrouve :
Un immeuble R+8 situé à Almamya, dans la commune de Kaloum ;
Un immeuble R+10 à Sandervalia, également à Kaloum ;
Un immeuble R+8 sis au secteur T6, quartier Yattaya, commune de Ratoma ;
Une école R+5 implantée à Missira, dans la préfecture de Kankan ;
Une usine agro-industrielle dans la même localité, comportant deux hangars, une vaste cour et une grande plantation d’anacardiers.
Le directeur de l’AGRASC a insisté sur le fait que la procédure est légale, irrévocable à ce stade et vise à permettre à l’État guinéen de récupérer les fonds dus. Il a également souligné que l’agence exécute uniquement les décisions de justice, et qu’elle ne fait qu’appliquer les dispositions prévues dans le jugement rendu.
Cette clarification intervient dans un climat où la vente des biens d’un ancien haut responsable continue d’alimenter les débats dans l’opinion publique.