À Conakry, de nombreux jeunes diplômés, faute d’emploi, se tournent vers l’activité de taxi-moto pour subvenir à leurs besoins. Si certains exercent ce métier par nécessité, d’autres le font par passion.
Ce lundi 10 février 2025, la rédaction de RegardGuinée.org a rencontré le syndicat des taxi-motards de Hamdallaye afin de recueillir leurs témoignages sur les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien.
Selon Mamadou Alpha Sall, taxi-motard sur l’axe Le Prince, leur activité est marquée par de nombreuses difficultés. « Nous, les taxi-motos de la route Le Prince, travaillons principalement en banlieue. Il n’y a pas assez d’opportunités, et la majorité de nos revenus provient des contrats passés avec des parents pour transporter leurs enfants à l’école. Certains ont des clients réguliers, mais dans l’ensemble, c’est très difficile. Il arrive qu’on passe des heures sans trouver un seul passager. »
Outre la précarité du métier, il évoque aussi les restrictions qui leur sont imposées, notamment l’interdiction de circuler dans le centre-ville de Kaloum, où pourtant une grande partie de leur clientèle effectue leur déplacement. « Quand on va en ville, on nous arrête et on nous oblige à payer 500 000 GNF. Sinon, il faut négocier. Parfois, même avec tous les papiers en règle, on nous contraint à payer un bakchich, sinon notre moto est envoyée à la fourrière. Moi, il y a deux semaines, on m’a arrêté à Hamdallaye rond-point alors que j’avais tous mes papiers. Avant même que je puisse me justifier, ma moto était déjà saisie. Pourtant, je respecte toutes les règles : je porte un casque, des chaussures fermées… Mais les policiers nous compliquent la vie.»
Les taxi-motards interrogés lancent un appel aux autorités afin d’obtenir plus de facilités dans l’exercice de leur activité. Ils demandent notamment la levée de l’interdiction qui leur empêche d’accéder au centre-ville et une meilleure régulation des contrôles routiers. « Nous voulons juste travailler et gagner notre pain honnêtement. Si nous avions d’autres opportunités, nous ne serions pas là à subir ces tracasseries. Nous demandons aux autorités de nous faciliter la tâche et de nous laisser circuler en ville pour pouvoir subvenir aux besoins de nos familles. »
Face à ces doléances, les autorités sont interpellées sur la nécessité d’une meilleure réglementation du secteur afin de permettre à ces jeunes travailleurs d’exercer leur métier dans des conditions plus dignes.
Fatimatou Bah pour regardguinee.org