Ce lundi 9 septembre 2024, un groupe d’enseignants contractuels non retenus au concours de recrutement à la fonction publique a manifesté sous une pluie battante devant le palais V, résidence principale du général Mamadi Doumbouya. Ces enseignants, malgré des conditions météorologiques défavorables, ont tenu à exprimer leur mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme une injustice. Ces professionnels de l’éducation, qui travaillent au sein des communes, dénoncent l’exclusion dont ils se considèrent victimes, estimant que leur contribution à l’éducation relève d’une importance souvent ignorée lors des processus de recrutement.
El Hadj Mamadou Diaka Sow, porte-parole du collectif des enseignants non retenus, a pris la parole pour faire entendre leur voix. Dans son discours, M. Sow a souligné la frustration et la détresse ressenties par les enseignants après l’annonce des résultats du concours. Il a mentionné que près de 4 000 enseignants, malgré leur engagement et leurs compétences, ont été laissés pour compte. Cette situation, selon lui, n’est pas seulement une atteinte à leur carrière professionnelle mais aussi une injustice qui nécessite une réaction immédiate des autorités compétentes.
M. Sow a appelé à une intervention directe du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, pour remédier à cette situation. Les manifestants demandent une intégration effective dans la fonction publique, basée sur leurs compétences et leur dévouement au service public. Leur revendication principale est de voir leur statut régularisé, assurant ainsi une stabilité professionnelle et une reconnaissance de leurs efforts éducatifs au sein des communautés.
La manifestation laisse entrevoir une tension croissante entre les enseignants contractuels et les instances de recrutement, mettant en lumière les défis persistants dans le secteur de l’éducation publique. Les regards se tournent maintenant vers les autorités gouvernementales pour répondre à ces revendications et apporter des solutions justes et équitables à ces professionnels.
Un processus d’intégration entaché d’injustices
El Hadj Mamadou Diaka Sow a récemment dénoncé les multiples étapes auxquelles ont été soumis les 4 000 enseignants contractuels dans leur quête d’intégration à la fonction publique. Selon ses déclarations, le processus a débuté par un appel du ministère de l’administration du territoire, suivi de la gestion biométrique des candidats. Ce processus rigoureux avait pour but de réduire le nombre de candidats éligibles à 14 152 enseignants. Toutefois, monsieur Sow soulève une inquiétude majeure concernant la transparence des résultats finaux du concours.
D’après El Hadj Mamadou Diaka Sow, plusieurs enseignants en poste n’ont pas été retenus, bien que leur expérience et leurs qualifications soient manifestement supérieures à celles de nombreux candidats sélectionnés. Cette situation a conduit à des accusations d’injustice et de favoritisme, mettant en lumière des failles potentielles dans le système de recrutement. En particulier, la réduction drastique du nombre de candidats a suscité des questionnements quant à la méthodologie et aux critères d’évaluation appliqués.
La problématique soulevée par Sow va bien au-delà des simples chiffres; elle touche également au moral et à la motivation des enseignants laissés pour compte. Ceux-ci, ayant investi temps et effort pour se conformer aux exigences du processus d’intégration, se sentent aujourd’hui lésés par un système perçu comme imparfait et partial. Le besoin de réévaluations et de transparence accrue se fait donc vivement sentir pour restaurer la confiance des enseignants dans le processus de recrutement.
Pour l’ensemble de la communauté éducative, cette vague d’exclusions représente non seulement une perte en termes de ressources humaines qualifiées mais aussi une menace envers l’équité et la justice au sein de la fonction publique. Ainsi, les appels à une révision des procédures d’intégration se multiplient, en espérant un avenir plus transparent et équitable pour la carrière des enseignants.
Conséquences potentielles pour la rentrée scolaire
El Hadj Mamadou Diaka Sow a souligné les répercussions graves de l’exclusion de près de 4 000 enseignants du recrutement à la fonction publique, mettant en garde contre les risques importants pour la rentrée scolaire. Cette situation pourrait se traduire par un déficit notable d’enseignants, rendant ainsi la gestion des classes beaucoup plus difficile et cumulant les problèmes pour de nombreuses écoles, particulièrement dans les collectivités locales.
Les écoles des collectivités locales pourraient être les plus durement touchées par ce manque de personnel éducatif. En effet, ces espaces éducatifs déjà souvent en sous-effectif, risquent de se retrouver sans enseignants qualifiés pour assurer les cours, compromettant ainsi la qualité de l’enseignement. Cette pénurie pourrait entraîner une augmentation du nombre d’élèves par classe, nuisant davantage aux conditions d’enseignement et d’apprentissage.
Face à ce manque d’enseignants, les écoles pourraient être contraintes de réduire l’offre pédagogique, en supprimant certains cours ou en regroupant plusieurs classes pour une même matière. Ces mesures d’urgence, bien qu’éventuellement inévitables, vont sans doute affecter de manière négative la progression académique des élèves, rendant l’année scolaire chaotique et difficile à gérer aussi bien pour le corps enseignant que pour les élèves eux-mêmes.
Les conséquences de cette exclusion massive se ressentiront donc largement et pourraient même exacerber les inégalités éducatives existantes. Les élèves des zones rurales ou des communes moins favorisées pourraient subir plus lourdement ces défaillances structurelles, puisque ces régions ont souvent moins de ressources et de possibilités pour combler ces vides. La garantie d’un enseignement de qualité dans chaque région devient ainsi un défi majeur que les autorités doivent urgemment relever pour éviter une catastrophe éducative.
Appels répétés aux autorités et manque de réponse
Malgré des démarches incessantes et concertées auprès de plusieurs instances gouvernementales, les enseignants contractuels continuent de faire face à un silence assourdissant de la part des autorités concernées. Plusieurs tentatives ont été faites pour sensibiliser divers ministères, y compris le Conseil National de la Transition, ainsi que les imams et les syndicats locaux, mais à ce jour, aucune réponse favorable n’a été reçue. Cette inertie administrative prolonge l’attente et l’incertitude de près de 4 000 enseignants laissés pour compte, amplifiant leur sentiment de frustration et d’injustice.
En tant que porte-parole des enseignants contractuels, El Hadj Mamadou Diaka Sow a renouvelé un appel pressant aux figures de proue du gouvernement de transition. En particulier, il exhorte le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, ainsi que le premier ministre Amadou Oury Bah, à intervenir de toute urgence. Sow souligne que les autorités disposent des moyens nécessaires pour établir une solution durable, tant pour intégrer ces enseignants dans la fonction publique que pour alléger le système éducatif du pays.
Il est important de noter que les enseignants contractuels revendiquent être en parfaite conformité avec toutes les exigences et règlementations en vigueur. Ils sont prêts et déterminés à apporter leur contribution au développement du secteur éducatif en Guinée. Ce groupe d’enseignants, dont l’engagement et le dévouement ne sont plus à démontrer, maintient sa détermination à servir son pays, malgré les obstacles rencontrés. Leur persistance reflète une profonde volonté de participer activement au renforcement du système éducatif national.
La situation exige une réponse prompte des autorités pour remédier à cet état de fait. En manquant de répondre aux appels répétés, le gouvernement risquerait de compromettre la qualité de l’éducation en Guinée, tout en désillusionnant un personnel enseignant déjà éprouvé. Les appels de Sow mettent donc en lumière une urgence prioritaire, pour laquelle des actions concrètes et rapides sont impératives.