Les faits reprochés à Adama Sylla
Adama Sylla, divorcée et mère de cinq enfants, est détenue depuis le 11 février 2025.
Selon l’acte d’accusation, elle aurait mis fin à la vie de son nouveau-né avant de jeter le corps dans une fosse septique, quelques jours après l’accouchement.
Les enquêtes révèlent qu’après avoir été répudiée par son mari, elle était retournée vivre chez ses parents.
Tombée enceinte d’un autre homme, celui-ci aurait refusé toute responsabilité. Submergée par le désespoir, elle aurait mené sa grossesse seule, sans soutien ni accompagnement.
Les déclarations de l’accusée
À la barre, Adama Sylla a nié les faits d’infanticide.
Elle affirme avoir donné naissance à un bébé mort-né à huit mois de grossesse.
Selon elle, une voisine aurait récupéré le corps du nourrisson pour l’inhumer sans son accord.
« Mon bébé était mort-né. Je n’ai tué personne. La voisine a pris le corps pour l’enterrer sans mon autorisation », a-t-elle expliqué devant le tribunal.
Les réquisitions du procureur
Dans son réquisitoire, le procureur Kanfory Ibrahima Camara estime que les éléments du dossier prouvent la culpabilité d’Adama Sylla.
Selon lui, l’accusée a agi par vengeance et haine envers l’auteur de sa grossesse.
« Dame Sylla a agi par vengeance. Les faits d’infanticide sont constants. Nous demandons qu’elle soit reconnue coupable et condamnée à 20 ans de réclusion criminelle dont 15 ans de sûreté », a-t-il déclaré.
La défense plaide l’innocence
L’avocat de la défense a plaidé l’innocence de sa cliente.
Il a souligné l’absence de preuve médico-légale pour confirmer la cause réelle du décès de l’enfant.
« Le parquet n’a présenté aucun rapport médico-légal. Une expertise aurait pu déterminer si le bébé était vivant ou mort-né », a déclaré la défense.
Selon lui, l’absence d’autopsie rend impossible la confirmation d’un acte d’infanticide.
L’avocat reconnaît toutefois un manquement dans les conditions d’inhumation du corps.
Les dernières paroles d’Adama Sylla
Avant la clôture des débats, Adama Sylla a adressé un dernier mot au tribunal :
« Je demande pardon au Tribunal », a-t-elle dit, les larmes aux yeux.
Prochaine étape du procès
Après les réquisitions du parquet et les plaidoiries de la défense, le juge Mohamed Sangaré a renvoyé l’affaire au 21 octobre 2025 pour délibéré.
Le verdict fixera le sort d’Adama Sylla, accusée d’un crime d’infanticide qui choque l’opinion publique à Conakry.
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