Selon des informations fiables, l’ancien président de la transition guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, a quitté Conakry dans la soirée de ce dimanche 12 avril 2025 à destination du Maroc. Accompagné de son épouse et d’une équipe restreinte, ce déplacement s’inscrit dans le cadre d’une évacuation sanitaire.
Cette évacuation intervient deux semaines après que le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, a accordé une grâce présidentielle à M. Camara pour des raisons de santé. Cette décision a été officialisée par un décret lu à la télévision nationale le 28 mars 2025, sur proposition du ministre de la Justice.
Pour rappel, Capitaine Moussa Dadis Camara avait été condamné le 31 juillet 2024 à vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité, en lien avec le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, où au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines blessées.
La grâce présidentielle a suscité des réactions contrastées. Certains y voient un geste humanitaire, tandis que d’autres, notamment des organisations de défense des droits humains, estiment qu’elle compromet la lutte contre l’impunité et le droit des victimes à un recours effectif.
En Guinée, la Constitution de 2020, en son article 46, confère au président de la République le pouvoir de faire grâce. Toutefois, dans le contexte actuel de transition dirigée par le général Mamadi Doumbouya, la légitimité de cette prérogative fait l’objet de débats.
L’évacuation du Capitaine Moussa Dadis Camara vers le Maroc pour des soins médicaux relance les discussions sur la gestion des affaires judiciaires et les engagements du pays en matière de justice transitionnelle.
F Bah pour regardguinee.org