En Guinée, les mutilations génitales féminines (MGF), encore appelées excision, restent une pratique courante malgré leur interdiction légale. Cette intervention, consistant en l’ablation partielle ou totale du clitoris, est souvent pratiquée pendant les vacances scolaires, encouragée par des traditions profondément enracinées. Bien que la loi guinéenne prévoit une peine allant jusqu’à cinq ans de prison pour ceux qui la pratiquent, les sanctions sont rarement appliquées.
Pour mieux comprendre les conséquences de cette pratique, la rédaction de regardguinee.org a interviewé un médecin généraliste sur cette question. Dr Malick Camara, est en service au centre de santé “La Vie Pour Tous.”
« Lorsque l’excision est mal réalisée, elle peut entraîner une hémorragie grave, voire mortelle pour la jeune fille, » explique t-il. « Elle peut également causer des infections chroniques, et si le clitoris est entièrement retiré, cela peut entraîner une perte du plaisir sexuel et rendre les rapports douloureux. »
Poursuivant, il insiste sur le fait que l’excision n’a pas sa place dans la société moderne : « Elle porte atteinte à l’intégrité physique de la femme et nuit à sa santé, tant physique que psychologique. Bien que cette pratique soit interdite par la loi, elle persiste, notamment dans les zones rurales où les praticiens n’ont souvent aucune connaissance de l’anatomie féminine. »
Contrairement à ceux accordent une importance capitale à cette pratique barbare, Dr Malick Camara ajoute : « L’excision n’apporte aucun avantage. Certaines femmes non excisées ne rencontrent aucun problème particulier, ce qui prouve que cette pratique n’a aucune importance. »
En Guinée, selon les dernières statistiques de l’UNICEF, près de 97 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines.
Adama Traoré pour regardguinee.org