Le 22 décembre 2008, la Guinée perdait une figure clé de son histoire moderne : le Général Lansana Conté. Chef d’État pendant 24 ans, il avait accédé au pouvoir le 3 avril 1984 à la suite d’un coup d’État militaire, marquant ainsi une longue période de règne autoritaire. Son décès, annoncé par Aboubacar Somparé, président de l’Assemblée nationale, a plongé la nation dans l’incertitude, ouvrant la voie à une transition politique complexe.
Une transition politique chaotique
Quelques heures seulement après l’annonce officielle de sa mort, une junte militaire dirigée par le Capitaine Moussa Dadis Camara s’emparait du pouvoir. Ce coup d’État marquait un tournant dans l’histoire récente de la Guinée, entre espoirs de changement et défis persistants.
Seize ans plus tard, la figure de Lansana Conté divise toujours. Certains le voient comme un symbole de stabilité dans une période tumultueuse, tandis que d’autres associent son régime à l’autoritarisme et à une gestion économique contestée.
Quel héritage politique laisse le Général Lansana Conté ?
L’héritage politique de Lansana Conté est indissociable du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP), qu’il a fondé et dirigé pendant son mandat. Ce parti, dominant pendant plus de deux décennies, a marqué le paysage politique guinéen.
Les acquis sous Lansana Conté :
- Stabilité relative : Malgré une économie fragile et des tensions sociales, son régime a maintenu une certaine stabilité politique.
- Introduction du multipartisme : Sous la pression nationale et internationale, Lansana Conté a autorisé le multipartisme au début des années 1990, un tournant historique pour la Guinée.
- Développement d’infrastructures : Quelques avancées ont été réalisées, notamment dans les infrastructures, sous la pression des institutions financières internationales.
Les critiques du régime et du PUP :
- Autoritarisme : Le pouvoir de Lansana Conté reposait sur une gestion centralisée, souvent perçue comme antidémocratique.
- Corruption et népotisme : Son régime était marqué par une corruption endémique qui affaiblissait les institutions publiques.
- Affaiblissement post-Conté : Après sa mort, le PUP a perdu de son influence, incapable de se réinventer dans un paysage politique transformé.
Le Parti de l’Unité et du Progrès aujourd’hui
De nos jours, le PUP est largement marginalisé. Incapable de s’adapter aux transitions politiques post-Conté, il n’a pas su concurrencer l’émergence de nouveaux leaders et partis. Néanmoins, pour certains, il reste un symbole historique d’une époque marquée par des promesses non tenues.
Un héritage contrasté
L’héritage de Lansana Conté demeure ambivalent. D’un côté, il incarne une période de stabilité dans un contexte de crise. De l’autre, il est associé à des dérives autoritaires et à une mauvaise gouvernance. À travers cette figure controversée, l’histoire de la Guinée rappelle que chaque période de transition porte en elle autant d’espoirs que de défis.