La République de Guinée a présenté ce mardi 3 juin 2025, les résultats du Recensement Général de l’Industrie (RGI), matérialisés par la publication de l’Atlas de l’Industrie de Guinée. La cérémonie, tenue dans un hôtel de la capitale, a mobilisé de hautes personnalités du pays, parmi lesquelles des membres du gouvernement, du CNRD, le Président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, ainsi que le Ministre Directeur de Cabinet de la Primature, Mohamed Lamine Sy Savané. Également présents : des cadres du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, des représentants du secteur privé, des partenaires techniques et financiers.
C’est Dr Boubacar Diallo, Directeur National de l’Industrie, qui a procédé à la présentation technique des résultats du RGI, avant que Madame la Ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Dr Diaka Sidibé, ne prononce un discours fort, salué pour sa clarté et sa portée stratégique. « Cette cérémonie marque une avancée majeure dans la mise en œuvre de la Politique Nationale de Développement Industriel de Guinée (PNDIG), et s’inscrit dans la vision éclairée du Chef de l’État, qui a fait de l’industrialisation un pilier fondamental de notre souveraineté économique », a déclaré la ministre.
Lancé en décembre 2024, le RGI a permis de recenser plus de 11 000 unités industrielles à travers le pays, cartographiées selon leur répartition géographique, leurs filières d’activité, leurs contraintes structurelles, leur niveau de formalisation et leur capacité de production. Les résultats mettent en exergue à la fois le potentiel important du tissu industriel guinéen, mais aussi les obstacles à lever, notamment :
• La forte concentration (72%) des unités dans les zones urbaines, en particulier à Conakry ;
• L’accès limité à l’énergie, avec plus de 60 % des unités fonctionnant sur groupes électrogènes ;
• Les difficultés d’accès au financement, surtout pour les PME industrielles ;
• Le manque d’infrastructures logistiques et de services communs.
Face à ces défis, le gouvernement entend relancer les unités industrielles prioritaires et mettre en place des clusters industriels intégrés, avec un accent particulier sur l’agroalimentaire, les matériaux de construction, la chimie, le cuir, le textile et la transformation locale des minerais.
Selon Dr Diaka Sidibé, l’Atlas de l’Industrie se veut un outil structurant pour :
• La planification territoriale de l’industrialisation ;
• La priorisation des projets ;
• L’orientation des investissements ;
• Et l’élaboration de politiques publiques efficaces.
Dans une allocution très attendue, le Ministre Directeur de Cabinet de la Primature, Mohamed Lamine Sy Savané, s’exprimant au nom du Premier ministre Amadou Oury Bah, a salué le leadership du Chef de l’État et l’engagement de la ministre pour ce qu’il qualifie de « saut qualitatif vers une gouvernance fondée sur la donnée, la transparence et la performance. » « Ce premier Atlas constitue un socle stratégique pour redéfinir les priorités de l’État en matière d’industrialisation et de développement du secteur privé », a-t-il affirmé.
Le ministre a aussi souligné l’importance de la transparence dans la propriété des capitaux industriels et a appelé à une meilleure lisibilité sur les entreprises à capitaux guinéens, dans le cadre de l’application effective de la loi sur le contenu local. Une mesure cruciale pour stimuler la bourgeoisie nationale, selon ses termes.
L’Atlas, désormais référentiel central de l’action industrielle, s’inscrit dans la vision Simandou 2040 et positionne la Guinée pour saisir pleinement les opportunités de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), avec ses 1,4 milliard de consommateurs.
La cérémonie s’est achevée par la remise de satisfecits aux équipes techniques ayant œuvré à la réalisation de cet ouvrage historique. Pour la première fois, la Guinée dispose d’une cartographie exhaustive et précise de son appareil industriel, qui constitue désormais une base stratégique pour guider l’action publique, encourager l’investissement privé et bâtir une économie résolument tournée vers la transformation locale.
« Ce n’est pas qu’un document, c’est une contribution à l’histoire économique de notre nation », a conclu Dr Diaka Sidibé, dans un discours empreint de patriotisme et d’ambition.
Fatimatou Diallo pour regardguinee.org