Le dernier rapport de l’Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique (IIAG) publié le 23 octobre 2024, place la Guinée au 42e rang sur 54 pays africains avec un score de 41,9 sur 100. Un classement préoccupant qui positionne le pays parmi les moins performants du continent, bien en dessous des moyennes africaine (49,3) et ouest-africaine (52,6).
Couvrant la période 2014-2023, le rapport souligne un recul global de la gouvernance en Afrique, attribué à l’aggravation de l’insécurité et au recul des principes démocratiques. La Guinée illustre cette tendance inquiétante avec des performances particulièrement faibles dans des secteurs clés comme la sécurité et l’État de droit.
Dans la catégorie « Sécurité et État de droit », la Guinée affiche un score de 39,5/100, révélant une gestion défaillante de la sécurité intérieure et une instabilité politique persistante. Ces faiblesses constituent des obstacles majeurs au développement et à la stabilité du pays.
Le rapport met en lumière la détérioration des droits fondamentaux et de la participation citoyenne en Guinée, avec un score de 37,9/100 dans la catégorie « Participation, droits et inclusion ». Depuis 2014, la liberté d’expression a chuté de 18,1 points et la qualité des élections démocratiques a perdu 17,6 points. Cette érosion des libertés publiques s’accompagne d’une baisse de la liberté d’association et de réunion (-12,5 points) et d’une perception négative des opportunités économiques (-17,2 points).
Malgré ce sombre tableau, des progrès sont à signaler dans le domaine du développement humain, notamment dans l’éducation, la santé et les infrastructures. Le rapport mentionne également des efforts pour améliorer l’accès à l’énergie, mais ces avancées restent insuffisantes pour inverser la tendance globale.
Sur le plan économique, la Guinée peine à tirer pleinement parti des investissements réalisés dans les infrastructures. Le pays affiche un score de 45,0/100 dans la catégorie « Fondements des opportunités économiques », reflétant des perspectives de croissance limitées, en grande partie freinées par l’instabilité politique.
L’Indice Ibrahim appelle à des réformes structurelles pour sortir la Guinée de cette impasse. Le rapport souligne l’urgence de renforcer la sécurité, de rétablir un espace démocratique inclusif et de stimuler la croissance économique. Sans ces réformes, la Guinée risque de rester engluée parmi les pays africains les moins performants en matière de gouvernance.
Avec un score global bien en deçà de la moyenne continentale, la Guinée fait face à des défis majeurs qui compromettent son avenir politique et économique. Des mesures radicales sont nécessaires pour renverser la vapeur et redonner espoir à la population guinéenne.