Après le lancement officiel, le 14 avril dernier, de la gratuité des extraits de naissance et les cartes d’identité biométriques, les opérations se déroulent normalement à l’état-civil de la commune urbaine de Ratoma. C’est en tout cas ce qu’à confier Amadou Konia Camara, officier délégué de l’état civil de ladite commune.
Selon Monsieur Camara, à date, la délivrance de l’extraits de naissances biométriques gratuits a été officialisée. Les opérations se déroulent comme prévu. “Depuis le lancement de la gratuité, dans la commune urbaine de Ratoma, nous sommes rentrés directement dans l’effectivité de la décision gouvernementale. Aujourd’hui, les extraits de naissances numériques à Ratoma sont gratuits. Comme je vous l’ai si bien dit, dès le lendemain du lancement de la gratuité, les populations se sont directement rendues ici et on a commencé à recevoir les dossiers et à les traiter. Donc, ici, il n’y a aucun problème, la gratuité, comme je vous l’ai dit à l’entame, elle est effective chez nous.” a précisé Amadou Konia Camara.
Pour suivant son intervention, Monsieur Camara a apporté des précisions sur le recensement biométrique en cours. Dans ses explications, Il a fait savoir qu’à ce niveau, c’est la commune qui dirige les agents tout en précisant que ce n’est pas l’état-civile qui coordonne néanmoins les opérations. “Il y a deux choses qu’il faut différencier : La première chose, l’opération qui se passe au niveau de l’état civil va aboutir à l’obtention de la carte d’identité nationale. Maintenant, en ce qui concerne le recensement biométrique, ça, ça se passe au niveau des secteurs. Les populations ou les citoyens se rendent au niveau de leur secteur respectif pour aller se faire enrôler.
Regard Guinée : Nous voudrions bien avoir des précisions Monsieur Camara sur le recensement biométrique, est-ce que c’est la commune qui gère? “La commune, oui, mais pas l’état civil, parce que la commune coordonne toutes les activités qui se passent. Disons que le président de la délégation spéciale coordonne toutes les activités qui se passent sur son territoire. Cette opération, il y a beaucoup d’acteurs qui interviennent à part le président de la délégation spéciale. Il est assisté notamment par son secrétaire général.
En dehors de cela, nous avons aussi les agents recenseurs. À part les agents recenseurs, il y a le président des conseils de quartier. À part ceux-là aussi, nous avons les chefs de secteur. Et il y a aussi les CAR. Vous entendez par là, la Commission Administrative de Recensement. C’est comme ça que l’opération est structurée. Et c’est ces organes-là qui interviennent dans ce qu’on appelle le recensement biométrique.”
Poursuivant son intervention, monsieur Camara a évoqué certaines difficultés que l’état civil rencontre pour la délivrance des extraits de naissance. Il s’agit notamment des cas d’usurpations d’identité ou des doublons. “Comme vous l’avez si bien dit, ces difficultés-là, nous les rencontrons. Il y a des citoyens qui viennent avec leur acte de naissance. Et sur leur acte, vous pouvez voir par exemple quelqu’un qui s’appelle Mohamed. Mais il veut que nous, à l’état civil, mettions Mohamed Lamine. Et c’est une chose qui n’est pas possible chez nous. C’est ce qu’on appelle en droit l’adjonction de prénom. Et si vous voulez faire cela, la loi vous permet de le faire. Mais comment le faire ? Vous vous dirigez à la justice. Seule la justice est habilitée à faire l’adjonction de prénom. Et non pas le service ou le centre de l’état civil. Et alors, quand les gens viennent, on les explique. Des fois, ils s’irritent. Mais comme chez nous, c’est notre travail, tous les jours, nous passons par la sensibilisation, afin que les citoyens sachent que nous sommes là pour eux. Tout ce que nous posons comme actes, c’est dans leur bénéfice. Et alors, c’est ce qui aujourd’hui fait qu’ici, les problèmes ou les difficultés sont en train de s’amoindrir. Et les citoyens sont en train de comprendre. Mais au niveau de la biométrie, aujourd’hui, la Guinée, c’est tout récemment qu’on a commencé à faire des extraits biométriques. Parce qu’avant, ce n’était pas le cas.”
Il interpelle à cette occasion les agents recenseur dans les différents quartiers.”Je vais interpeller ces agents à faire très attention. Parce qu’il y a des citoyens qui peuvent profiter de cette opération pour modifier leur identité. Ils doivent savoir que ce n’est pas leur travail. Et le communiqué qui est passé relatif à cette opération a été clair. Il a dit que les gens doivent venir, soit avec leur acte de naissance, soit avec un jugement supplétif et sa transcription, soit avec un certificat de nationalité pour ceux qui sont naturalisés. Donc, quand les gens viennent avec leurs documents, les informations qui sont sur ces documents, les agents doivent prendre ces informations telles qu’elles sont. Ils ne sont pas habilités à modifier. Si les citoyens se présentent devant eux et qu’ils veulent modifier leur identité, qu’ils aillent à la justice. Mais ce n’est pas aux agents recenseurs de le faire. Donc, je profite de votre micro pour les interpeller afin qu’ils fassent très attention. Parce que certaines personnes pensent que cette opération va leur permettre de changer leur identité. Non, l’opération n’est pas faite pour ça. L’opération est faite pour que tous les citoyens guinéens aient ce qu’on appelle une identité numérique et juridique.”
Fatimatou Diallo pour regardguinee.org