La Guinée, surnommée le château d’eau de l’Afrique en raison de ses innombrables cours d’eau et ressources hydriques, peine pourtant à fournir de l’eau potable à sa population, en particulier dans la capitale, Conakry. Ce paradoxe, dénoncé depuis plusieurs années, est de plus en plus insupportable pour les habitants, notamment au centre-ville de Kaloum, où les robinets restent à sec.
Malgré les nombreuses promesses politiques et les changements à la tête de l’État, la situation ne s’est guère améliorée. Depuis des décennies, les citoyens de Conakry, y compris ceux des quartiers du centre-ville de Kaloum, doivent parcourir plusieurs kilomètres à la recherche d’eau, ou se résoudre à l’acheter à des charretiers au prix de 500 francs guinéens le bidon de 20 litres. Une eau dont la provenance et la qualité sont souvent incertaines.
Pendant ce temps, certains responsables préfèrent creuser des forages privés à leur domicile, ignorant les souffrances de la population et la dangerosité, qu’ils sont censés servir. Bien que témoins directs de cette précarité hydrique, nombre de ministres restent silencieux, laissant les citoyens se débrouiller par leurs propres moyens.
Face à ce manque criard, la vente d’eau est devenue un véritable fonds de commerce. De nombreuses personnes, parfois sans compétences ni encadrement sanitaire, créent des mini-usines de production d’eau, profitant du vide laissé par l’État.
Il est donc urgent que les autorités, à commencer par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, mènent une inspection rigoureuse des unités de production d’eau en activité. Il faut s’assurer également qu’elles respectent les normes d’hygiène, de traitement et de distribution. Avec l’arrivée des grandes pluies, le risque de propagation de maladies hydriques est élevé. La question de l’agrément de ces entreprises doit être posée avec sérieux, car prévenir vaut mieux que guérir.
Fatimatou Diallo pour regardguinee.org
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