Depuis plusieurs semaines, la Guinée est confrontée à une grave crise de farine, affectant durement la chaîne de production du pain, surtout dans la zone spéciale de Conakry. Ce lundi, l’Union Nationale des Boulangers de Guinée, à travers son président El Hadj Alpha Oumar Sacko, est sortie du silence pour alerter sur la situation devenue critique à l’échelle nationale.
Selon lui, la crise s’est étendue bien au-delà de la capitale. « Depuis trois jours, il n’y a pas de prix fixe pour la farine. Chacun achète selon ses moyens », explique-t-il. En cause : un blocage au niveau du port autonome de Conakry. Bien que le blé soit disponible, il n’a pas pu être déchargé. Ce dysfonctionnement a entraîné l’arrêt des usines de fabrication et une rupture de stock généralisée chez les boulangers.
À Labé, le dernier camion de farine a été distribué sans possibilité de stockage. Et dans plusieurs localités, les sacs de farine se vendent désormais entre 400 000 et 450 000 francs guinéens, contre 360 000 francs auparavant. Pourtant, le président de l’union insiste : « Ce n’est pas une question de coût, mais un problème logistique causé par les responsables du port. »
Toutefois, un début de solution semble émerger. La production a timidement repris et trois navires chargés de blé sont actuellement à quai. Si les opérations de déchargement reprennent normalement, la crise pourrait être résolue d’ici deux à trois jours.
En parallèle, l’Union prévoit de mettre en place une Fédération nationale unifiée des boulangers afin d’instaurer un cadre légal et harmonisé à travers le pays.
Aïcha Fafona pour regardguinee.org