C’est une réplique à la fois cinglante et empreinte d’amertume qu’a servie Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, aux anciens membres du CERAG, désormais réunis sous la bannière du Mouvement des Réformateurs de l’UFDG (MR-UFDG). En marge de l’assemblée générale hebdomadaire du parti, ce samedi 31 mai 2025, le bras droit de Cellou Dalein Diallo n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il considère comme une dérive et une désinvolture de la part de ses anciens camarades.
En effet, hier, vendredi, les membres du CERAG ont tenu une conférence de presse à la Maison commune des journalistes pour annoncer la transformation de leur structure en un nouveau courant dit réformateur au sein du parti. Une annonce qui, loin de passer inaperçue, a suscité l’indignation de la direction nationale de l’UFDG. Ce à quoi le vice-président a immédiatement répondu.
« Nous sommes un parti politique structuré. Si vous avez quelque chose à dire pour réformer, vous venez ici ! Ce n’est pas dehors, ce n’est pas dans des conférences de presse », martèle Dr Fodé Oussou, visiblement agacé par ce qu’il perçoit comme une tentative de saboter l’unité du parti depuis l’extérieur.
Il ne s’est pas arrêté là. L’homme politique a nommément cité Safa Tounkara, présenté comme un ancien membre promu par le parti à la CENI, mais qui, selon lui, ne s’est plus manifesté depuis plusieurs années : « Depuis qu’il a quitté la CENI, il n’est pas venu une seule fois au siège du parti. Quand on voit son nom parmi ceux qui veulent réformer le parti, on se demande : il va réformer quoi ? »
Dr Fodé Oussou a également fustigé le ton employé par ces dissidents, qu’il accuse d’insultes récurrentes à l’endroit de la direction, notamment du président du parti Cellou Dalein Diallo. « Ce n’est pas la peine de continuer à nous insulter. Il faut qu’on prenne de la hauteur. Le débat doit être guidé, pas dans l’injure », a-t-il plaidé, appelant à plus de responsabilité dans les échanges politiques.
Mais le vice-président de l’UFDG ne s’est pas contenté de remontrances. Il a ouvertement brandi la menace d’une action disciplinaire à l’encontre de ces membres qu’il qualifie de frondeurs. « Nous allons nous retrouver en début de semaine avec le conseil politique et le bureau exécutif pour prendre les décisions qui s’imposent. Si vous promettez ailleurs de mouiller le maillot, faites-le, mais laissez-nous tranquilles. Vous donnez l’impression qu’on vous a exclus, alors que ce n’est pas le cas. L’honnêteté voudrait que vous écriviez une lettre de démission adressée au président Cellou », a-t-il tranché.
En filigrane de cette sortie musclée, c’est toute la crispation qui règne au sein de la plus grande formation politique de l’opposition guinéenne qui se révèle. Alors que le pays est à un tournant politique crucial, cette fissure interne au sein de l’UFDG vient rappeler la difficulté, même pour les partis les plus aguerris, de maintenir la cohésion face aux frustrations, ambitions divergentes et velléités de réforme.
Fatimatou Diallo pour regardguinee.org