Le dossier de Dr Ibrahima Kassory Fofana et Cie a été renvoyé au jeudi 26 juin 2025, par la chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), présidée par le juge Daye Mara,
Ce renvoi concerne l’ensemble des dossiers inscrits à son rôle pour cette semaine. Cette décision fait suite à l’assemblée générale des magistrats tenue ce jeudi 12 juin 2025 à Conakry, perturbant ainsi le calendrier judiciaire habituel. Parmi les affaires reportées figurent trois dossiers impliquant d’anciens hauts dignitaires du régime déchu du président Alpha Condé.
Le premier dossier concerne l’ancien Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana, placé sous mandat dépôt depuis le 31 mai 2022. Il est poursuivi par le ministère public et l’État guinéen représenté par l’Agent judiciaire de l’État pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Ces faits sont réprimés par les articles 776, 764 et suivants 499 du Code pénal guinéen, ainsi que les articles 7, 112 et 113 de la loi n°024 du 17 août 2021 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (BC/FT). Kassory Fofana a déjà été condamné en première instance à une peine lourde par la chambre de jugement de la CRIEF.
Le second dossier est similaire et met en cause l’ancien ministre de la Défense nationale, Mohamed Diané, également placé sous mandat depuis le 31 mai 2022. Il est poursuivi pour les mêmes chefs d’accusation et sous les mêmes fondements légaux que Dr Kassory Fofana. L’ancien bras droit sécuritaire du régime Alpha Condé est également déjà condamné à une peine significative, mais conteste cette décision devant la chambre des appels, qui devait statuer ce mois-ci.
Enfin, le troisième dossier reporté concerne une affaire opposant le ministère public et le sieur Sadou Barry à Amadou Tafsir Sow, un prévenu non détenu. Il est poursuivi pour vol, abus de confiance et blanchiment de capitaux, des infractions également couvertes par les dispositions des articles 373, 428 et 499 du Code pénal, ainsi que les articles 7, 112 et 113 de la loi sur le BC/FT. Ce dossier, bien que moins médiatisé que les deux premiers, suscite aussi de l’intérêt dans les milieux judiciaires et économiques.
Ce renvoi collectif est une conséquence directe des mouvements dans la magistrature guinéenne, notamment les discussions autour des conditions de travail, d’indépendance et de respect des droits de la défense. Il illustre une nouvelle fois la complexité et la lenteur des procédures judiciaires dans des affaires sensibles mêlant politique, finances publiques et enjeux de gouvernance.
Rendez-vous est donc pris pour le 26 juin 2025, une date à laquelle la chambre des appels pourrait confirmer ou infirmer les décisions rendues en première instance dans ces dossiers emblématiques pour la lutte contre la corruption et l’impunité en Guinée.
Souadou Bah pour regardguinee.org
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