La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a rendu son verdict dans le procès retentissant de l’ancien ministre de la Défense nationale, Dr Mohamed Diané, ce mercredi 18 décembre 2024. Accusé de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, l’ex-homme fort du régime déchu d’Alpha Condé a écopé de cinq ans de prison ferme, d’une amende de 5 milliards de francs guinéens, et de la confiscation de tous ses biens au profit de l’État.
Dans sa décision, le juge Yacouba Conté a ordonné la saisie des biens immobiliers de Dr Mohamed Diané situés dans plusieurs localités, notamment à Conakry, Coyah, Dubréka, et Kankan. Les comptes bancaires du condamné, qu’ils soient en devises étrangères ou en francs guinéens, ont également été confisqués.
En plus de ces mesures, l’ancien ministre devra verser une somme colossale de 500 milliards de francs guinéens à titre de dommages et intérêts pour compenser le préjudice causé à l’État. Cette somme, une des plus importantes jamais exigées dans un procès de corruption en Guinée, constitue une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité.
Toutefois, la CRIEF a décidé d’exclure de la confiscation des biens inscrits au nom de l’épouse et des enfants de Dr Diané. Cette décision vise à préserver les droits des membres de sa famille, bien qu’ils aient été indirectement affectés par ce procès.
Depuis son arrestation en avril 2022, Dr Mohamed Diané, placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry, a refusé de coopérer avec la justice. Il n’a répondu à aucune question durant le procès et a exigé le retrait de ses avocats, protestant contre la non-application des décisions relatives à sa demande de libération provisoire.
Lors des audiences, l’ancien ministre de la Défense nationale avait affirmé que sa richesse provenait de ses années passées à enseigner à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Malgré ses dénégations, la cour a jugé que les preuves de corruption étaient accablantes.
Ce verdict met un terme à un dossier emblématique de la gouvernance sous le régime Condé, marqué par de graves accusations de détournements de fonds publics et de gestion opaque.
La question reste ouverte, ce verdict suffira-t-il à restaurer la confiance du peuple guinéen envers ses institutions publiques ?