A l’occasion d’une plénière tenue ce lundi 9 décembre 2024 à l’hémicycle du Palais du peuple, le gouvernement guinéen a procédé à la Présentation du projet de Loi de Finances Initiale pour l’Exercice 2025 au conseillers nationaux. Prenant la parole devant les conseillers nationaux, le premier ministre et les membres du gouvernement ainsi que le ministre secrétaire général à la présidence, Mourana Soumah ministre de l’économie et des finances a souligné que le projet de budget, dans son volet dépenses publiques, est estimé à 41 897,9 Mds de francs guinéens a fait savoir le ministre de l’économie et des finances.
« Ainsi, en ce qui concerne les dépenses d’investissement, le Gouvernement prévoit un budget ambitieux de 14 243,9 Mds dont 50,7% seront couverts par des ressources internes, soient 7 219,5 Mds. Ces ressources seront allouées à des secteurs clés pour soutenir la croissance économique et améliorer les conditions de vie des populations.
– Développement rural et environnement….…….10,8% ;
– Mines, énergie, industrie et services……….………17,3% ;
– Infrastructures et équipements …………………….26,5% ;
– Secteur Social………………………………………….18,6% ;
– Administration générale et autres……..………… 26,4% ;
– Droits et Taxes……………………………………………0,3%.
Au titre des ressources de financement, le Gouvernement envisage d’intensifier ses efforts pour mobiliser davantage de ressources internes, à travers des instruments financiers modernes tels que les Obligations du Trésor et les Emprunts Obligataires. La gestion prudente de la dette va se poursuivre en 2025, avec l’objectif de maintenir le taux d’endettement à moins de 40% du PIB et optimiser les options de financement de l’économie de manière à atténuer les coûts et risques de financement du portefeuille de la dette publique. Pour atteindre l’objectif du développement du marché financier intérieur, le financement interne avec la diversification des instruments sera privilégié. A titre illustratif dans ce Projet de LFI 2025, la part de financement de sources internes dépasse les 70% des ressources de financement qui se chiffrent à 20 782,3 Mds. Cette diversification a commencé depuis l’année 2022 avec l’introduction des ODT et la reprise de l’émission des Emprunts obligataires de 2000 Mds en ce mois de décembre 2024 (APE). L’émission de ces titres publics d’une maturité de 2 à 6 ans vise à réduire le risque de refinancement du portefeuille de la dette publique dont la maturité à moins d’un an dépasse les 20% de la dette intérieure, qui représente 61% de la dette publique à fin 2024. Quant au risque de taux d’intérêt, son niveau reste appréciable, car plus de 80% de la dette publique est à taux fixe, les instruments à taux variable ne représentant que 17%. Ce qui augure une marge de tolérance pour des nouveaux emprunts à taux variable en dépit d’une prime de risque pays relativement élevé de catégorie 7 dans le classement OCDE.» a précisé Mourana Soumah
De son côté, le Ministre du plan et de la Coopération Internationale Ismael Nabé indique que Ce projet de Loi de Finances initiale 2025 correspond à la dernière année de mise en œuvre du Programme de Référence Intérimaire (PRI) 2022-2025.
« Il va ainsi fortement contribuer à la réalisation du Programme Simandou 2040 à travers l’exécution des projets d’investissement par les financements du Budget National de Développement (BND) et de nos partenaires extérieurs. L’analyse de ce projet de loi de finances montre l’alignement du budget avec les priorités de Simandou 2040. Ainsi, le pilier 1 reçoit 5,6% des dépenses, tandis que les piliers 2 et 5 représentent 52,4% des dépenses. Le pilier 3 bénéficie quant à lui de 29,8% du budget 2025, et le pilier 4 constitue 12,2%. Cela représente une preuve éloquente de l’engagement de tout un pays à amorcer son processus de développement sur la base d’une vision claire. » a-t-il souligné
Par ailleurs, le ministre du budget affirme que Les prévisions budgétaires pour 2025 reposent sur les principales hypothèses du cadrage macroéconomique de novembre 2024, ci-après:
un taux de croissance du PIB de 7,0%; un taux d’inflation moyen annuel de 6,0%; un taux de change de 8 489 GNF pour 1 USD.
« Sur cette base, les agrégats budgétaires pour 2025 qui en découlent se présentent comme suit:
Recettes totales: 34 473,4 Mds GNF;
Recettes propres: 33 037,6 Mds GNF, soit 96% des recettes totales;
Dépenses totales: 41 897,8 Mds GNF ; Déficit budgétaire: 7 424,4 Mds GNF, soit 2,8% du PIB.
Les recettes budgétaires prevues en 2025 augmentent de 12,1% par rapport à la Loi de Finances Rectificative 2024, et proviennent principalement des recettes fiscales, qui représentent près de 90% des projections annuelles. Les recettes minières constituent environ 20% des recettes fiscales et la pression fiscale est estimée à 12% pour l’exerice 2025. Les dépenses budgétaires augmentent de 8,4% par rapport à 2024, et se décomposent en dépenses courantes pour 62,3% et en dépenses d’investissement pour 37,7%. Les dépenses budgétaires sont financées à 83,1% par les ressources propres. En outre, les dépenses obligatoires de ce projet de budget s’élèvent à 24 093,2 Mds GNF, soit 71% des recettes liquides prévues en 2025. Elles comprennent notamment:
Les salaires civils et militaires: 10 035,4 Mds;
La subvention au prix de l’électricité: 3 000 Mds;
Les pensions civiles et militaires: 2 218,2 Mds;
Les intérêts de la dette: 2 156,0 Mds;
Le fonctionnement des forces de défense et de sécurité: 1 265,1 Mds;
Les ressources des budgets d’affectation spéciale (BAS): 1 194,65 Mds;
Les achats de médicaments, de vaccins et d’engrais: 472,8 Mds;
Le fonctionnement des hôpitaux: 358,5 Mds;
Les bourses des étudiants en Guinée et à l’Etranger: 266,4 Mds; Le fonctionnement des ambassades: 211,1 Mds;
Le fonctionnement des Institutions Républicaines: 200,6 Mds.
Ces dépenses obligatoires représentent des engagements inéluctables de l’Etat pour assurer la continuité des services publics et soutenir les ménages. La part importante de ces dépenses obligatoires limite les marges de manœuvre budgétaires, réduisant ainsi la capacité de l’Etat à financer d’autres secteurs prioritaires. » a fait savoir Facinet Sylla
Cette rencontre s’est clôturer sur la Présentation et Adoption du Chronogramme d’examen du projet de Loi de Finances Initiale – 2025.