La Chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a tenu, ce lundi 17 mars 2025, les plaidoiries et réquisitions dans l’affaire opposant l’État guinéen à Dr Ibrahima Kourouma et Mohamed V Sankhon.
L’État guinéen, représenté par l’agent judiciaire de l’État, réclame des sommes considérables aux prévenus. Maître Faya Gabriel Kamano, avocat de l’État, a souligné l’absence de justificatifs sur les montants alloués au ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation sous la gestion de Dr Kourouma. Selon lui, ce dernier n’a pas prouvé l’utilisation de 550 milliards 278 millions 427 mille 598 GNF ainsi que 12 millions de dollars américains.
Quant à Mohamed V Sankhon, ancien directeur administratif et financier du ministère, il lui est reproché de n’avoir pas justifié un montant global de 57 milliards 242 millions 357 mille 211 GNF relatif à la gestion des fonds destinés à la rentrée scolaire 2021 et aux examens nationaux.
Concernant l’accusation d’enrichissement illicite, Maître Kamano a affirmé que les biens des prévenus dépassent largement leurs revenus légitimes. Il a également dénoncé la dissimulation de plusieurs actifs au cours des auditions.
En conséquence, il sollicite la reconnaissance de leur culpabilité et réclame :
La condamnation de Dr Ibrahima Kourouma au paiement de 550 milliards 278 millions 427 mille 598 GNF et 12 millions de dollars américains.
La condamnation de Mohamed V Sankhon au paiement de 57 milliards 242 millions 357 mille 211 GNF.
Une réparation de 100 milliards GNF pour Dr Kourouma et 50 milliards GNF pour Sankhon à titre de dommages et intérêts.
La confiscation de tous leurs biens répertoriés dans l’ordonnance de renvoi et dans les documents de la conservation foncière.
L’exécution provisoire de ces décisions, nonobstant tout recours.
Le ministère public, représenté par Malick Marcel Oularé, a confirmé la culpabilité des prévenus en rappelant les conclusions de l’enquête préliminaire et des instructions judiciaires. Il a requis leur condamnation à :
5 ans d’emprisonnement chacun,
Une amende de 50 milliards GNF,
La confiscation de leurs biens répertoriés, ainsi que ceux à identifier ultérieurement par la DOCAD, conformément à l’article 768 du Code pénal.
La défense des prévenus doit maintenant présenter ses arguments avant que la cour ne rende son verdict.